Blackbird
Drame canadien de Jason Buxton
Avec Connor Jessup, Michael Buie, Alexia Fast...
Durée : 1h43
Sortie le 12 juin 2013
– En deux mots
L’oiseau noir, c’est ce jeune homme sur le sommeil duquel le film s’ouvre. Sa chambre, encore plongée dans l’obscurité, est à l’image de l’occupant : elle affiche sans complexe mais sans provocation non plus les éléments si particuliers au style d’un adolescent gothique. Pourtant, pendant les premiers instants du film, ce n’est pas ce décor de posters métal ou de croix sataniques qui attire la caméra. Ce qui compte, c’est la lumière bleue, le bruit si reconnaissable d’une sirène de police et la mine mi-endormie, mi-étonnée de Sean (joué par Connor Jessup). En quelques minutes, la maison est perquisitionnée, le jeune homme questionné, interpelé puis arrêté.
Pourquoi ? Spectateur et personnage le découvrent en même temps. A la suite d’un message posté sur internet, l’adolescent est soupçonné d’avoir prémédité le meurtre de plus d’une dizaine d’élèves de son établissement. Scénario exutoire d’un lycéen marginal, le texte de Sean est immédiatement interprété comme le plan méticuleux d’un psychopathe en manque de Columbine. Dès lors, l’engrenage s’enclenche : celui dont la veste à clous, le vernis noir et le tatouage dérangent est traduit en justice et, par un concours de circonstances aussi implacables qu’absurdes, Sean se voit obligé de plaider coupable pour un crime qu’il n’a pas commis. Portrait critique d’une société occidentale ultra sécuritaire en quête d’un coupable, Blackbird, le nouveau film du canadien Jason Buxton, récompensé dans de nombreux festivals, a la teneur d’un Michael Moore, la subtilité en plus.
