Bronzes de la Chine Impériale du Xe au XIXe siècle
Musée Cernuschi, Paris
Jusqu'au 19 janvier 2014
– En deux mots
Le Musée Cernuschi est certainement l’un des endroits les plus charmants de Paris. Situé en bordure du parc Monceau, dans une allée d’anciens hôtels particuliers, il accueille depuis son ouverture en 1898 les "collections asiatiques" d’Henri Cernuschi, patriote italien naturalisé français sous la IIIe République. "Je gage que les visiteurs du musée pensent que [ce dernier] ne vivait pas dans le décor qu’ils contemplent", observe André Becq de Fouquières dans ses mémoires. Et pourtant si, il vivait au milieu de ces divinités monstrueuses, entouré de meubles qui étaient surtout des vitrines, dans un décor qui se prêtait à l’organisation de fêtes somptueuses.
Aujourd’hui encore l’espace est avant tout celui d’une maison dont chaque pièce présente des objets rassemblés par thème, provenance et époque. Si à l’étage trône un grand Bouddha de bronze, gardien indéfectible des œuvres de l’exposition permanente, le rez-de-chaussée est réservé aux expositions temporaires, régulièrement enrichies et qui témoignent des différents aspects des productions artistiques orientales.
Après les toiles et calligraphies en provenance de Shanghai, les photographies documentant la construction de la première ligne ferroviaire chinoise et les laques du peintre Shibata Zeshin – véritables porte-empreintes des transformations politiques et sociales qui ont marqué le Japon à la fin du XIXe siècle –, c’est au tour des bronzes de la Chine Impériale (Xe-XIXe s.) d’occuper le devant de la scène. Symbole de l’autorité royale, l’alliage de cuivre et d’étain semble avoir été privilégié dès les premières dynasties pour confectionner toutes sortes d’objets rituels (vases, brûle-parfums, ustensiles pour l’encens) employés dans la pratique de sacrifices et d’offrandes. Ces récipients aux allures mythiques ont été répertoriés au fil du temps et c’est à côté de leurs représentations manuscrites les plus anciennes que l’on pourra les contempler jusqu’au 19 janvier 2014 dans un parcours aussi original qu’évocateur.
