Pigments crus
La patte du Bronzino dans l'art du portrait réside non seulement dans ses choix rigoureux de composition - le sujet est très souvent présenté jusqu'à mi-buste, de front, de façon à lui conférer une dignité presque royale - mais aussi dans sa capacité à exalter les qualités et les particularités de chaque modèle à travers un grand naturalisme et le choix soigné des attributs rappelant la personnalité et le destin de chacun. Le chardonneret et le corail, symbole de chrétienté, en particulier de la Passion, attribués à Jean de Médicis rappellent ainsi la carrière ecclésiastique à laquelle était promis dès l'enfance le jeune noble - une mort prématurée met toutefois fin aux espoirs de Cosme Ier de voir l'un de ses fils sur le trône papal. Le pendentif de Bia représentant le profil de Cosme Ier doit rappeler l'ascendance illustre de la fillette, fille naturelle du duc de Florence. 
consécration du peintre se poursuit jusque dans la dernière salle de l'exposition où sont accrochées les œuvres d'Alessandro Allori (1535-1607), élève et fils adoptif du Bronzino, qui en a recueilli l'héritage artistique tout en accentuant le sentimentalisme et le naturalisme de son maître.
