Victor Hugo, le mythe par l'image
s et mis en perspective à travers l'usage que le "clan Hugo" a pu en avoir. L'originalité de la démarche hugolienne est surtout perceptible par l'approche éditoriale de la photographie. Si, au début des années 1850, celle-ci a encore essentiellement une visée scientifique, documentaire, le poète s'intéresse à l'édition photographique tout à la fois comme un témoin de son engagement politique, mais aussi comme un médium qui rende compte de son exil.
dramaturgiques sont à nouveau jouées dans les théâtres parisiens. Les objectifs immortalisent ainsi les comédiens Sarah Bernhardt et Mounet-Sully dans Ruy Blas, ou encore Frédérick Lemaître et Régnier. La présentation des clichés et différents documents est par moment entrecoupée de propos échangés à cette époque entre Hugo et ses contemporains, témoignant de la réflexion artistique qui accompagne désormais la démarche photographique. Nadar affirme ainsi : "Ce qui ne s'apprend pas, je vais vous le dire, c'est le sentiment de la lumière... Ce qui s'apprend encore beaucoup moins, c'est l'intelligence morale de votre sujet, c'est le côté psychologique dans la photographie, le mot ne me semble pas trop ambitieux." Cette mise en perspective des problématiques artistiques, historiques et politiques qui ont lié Victor Hugo et la photographie tout au long de l'exposition expliquent sans doute, mieux que tout exposé théorique, pourquoi André Breton, fasciné par l'art photographique permettant de débusquer le merveilleux dans le quotidien, qualifiera Hugo, pourtant traditionnellement présenté comme le chef de file du romantisme, de "précurseur du surréalisme". 
