Plus un geste Galerie Michel Journiac, Paris Jusqu'au 11 avril 2014
– En deux mots
"Un des grands paradigmes de la modernité artistique tend à confondre et à rapprocher les gestes de l’art de ceux de la vie quotidienne", soulignent les organisateurs de l’exposition Plus un geste, ouverte au public du 1er au 11 avril dans les locaux de la Galerie Michel Journiac (Paris, 15e). Tous étudiants en fin de scolarité, ceux-ci témoignent d’un tel constat grâce à une sélection d’œuvres issues d’horizons variés et liées par leur tentative de s’affranchir des formes quelque peu conventionnelles d’un art soi-disant "spectaculaire", afin de célébrer l’introspection, l’autoanalyse, ainsi qu’un travail qui ne semble pouvoir s’accomplir que "par soustraction".
Quelle est la place d’une création indépendante au sein d’une société dont le fonctionnement est réglementé par la mercantilisation de tout produit conçu en tant que tel ? Existe-t-il une trajectoire que le regard a le droit d’effectuer dans une réalité qui semble de plus en plus hantée par les pré-orientations de sens ? Avons-nous, aujourd’hui, la possibilité d’interpréter une installation plastique sans tomber dans le piège de l’anachronisme ? Voici quelques-unes des questions auxquelles l’on est confrontés au cours de la visite.
Si l’accrochage est aussi captivant que raisonné, c’est, d’une part, grâce au professionnalisme de l’équipe de jeunes chercheurs en muséographie qui en est à l’origine ; mais aussi en raison du soutien que le Centre national des arts plastiques a apporté au projet. Ayant autorisé les futurs diplômés à piocher dans sa collection, le Cnap a permis de montrer, par cette initiative, la richesse de ses réserves et, par-là, de démocratiser une fois de plus l’accès à ses innombrables fonds documentaires. Nous ne pouvons que saluer cette entreprise, tout comme ceux qui, dans les établissements partenaires, en ont suivi et favorisé la mise en place.