CANNES, PASSAGE OBLIGÉ de l'année cinématographique, est toujours attendu avec un mélange d'excitation et de crainte. La sélection sera-t-elle à la hauteur ? Le festival de Cannes est-il toujours le lieu où il faut être? De fait, les mêmes questions ressurgissent chaque année et par là-même sont à relativiser. Car malgré l'essor d'autres festivals internationaux comme celui de Toronto, chaque année au mois de mai, tout le monde revient à Cannes, encore et toujours. Et nous aussi, à L'Intermède, nous sommes allés sur la croisette pour la troisième année consécutive. – Par Claire Cornillon
ET SI NOUS y revenons et en repartons les étoiles plein les yeux, c'est probablement avant tout pour les films et pour le rituel. Pour l'aura aussi, car Cannes est un festival de prestige qui transporte le festivalier pendant quelques jours dans un autre monde. Il y a bien des tapis rouge dans le monde, mais celui-ci a quelque chose d'unique. Malgré les interrogations qui se pressent sur les lèvres des 4500 journalistes accrédités, les films se suivent et ne se ressemblent pas et leurs artisans défilent sur le tapis rouge. Tout le monde est là. Une conférence de presse à Cannes, ce n'est pas seulement le réalisateur et sa star, mais aussi les acteurs des seconds rôles, le producteur, parfois même le compositeur, le directeur de la photographie, voire l'auteur du livre dont le film est adapté. Tout le monde est là.
SI LA LOGISTIQUE demeure compliquée, si on se demande toujours si l'on va réussir à entrer dans les salles pour voir les films qui nous intéressent, après quelques séances, les habitudes reviennent et on se sent finalement comme chez soi. On attend bien sûr le coup de coeur, surtout lorsqu'il tarde à venir, mais les films de qualité se succèdent et justifient finalement toujours le déplacement. Cette année, la présidente, Jane Campion, et son jury ont primé Nuri Bilge Ceylan pour Winter Sleep (Palme d'or) et Alice Rohrwacher pour Le Meraviglie (Grand prix).
COMME CHAQUE ANNÉE, notre dossier sera éclectique et subjectif. Pas forcément les meilleurs, pas forcément les primés, mais ceux qui nous ont inspiré. Une sélection dans la sélection officielle issue des films en compétition et d'Un certain regard, mais aussi des avant-premières. Un échantillon international, de l'Australie à l'Argentine, à découvrir dans les jours prochains. Des films, parfois violents, qui dépeignent sans concession le monde contemporain.
