L`Intermède
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S'ils sont surtout connus en France pour avoir été de redoutables adversaires, les Vikings sont une fierté nationale en Norvège, notamment pour leur maîtrise de la navigation maritime. Le Musée des bateaux vikings, situé sur la presqu'île de Bygdøy dans la baie d'Oslo, qui expose trois navires excavés au début du XXe siècle, permet de prendre la mesure du savoir-faire de ce peuple. 

Une petite montagne dont la base ronde s'étend sur 44 mètres de diamètre, tandis que sa hauteur culmine à six mètres. A priori, le lieu paraît inaccessible. Mais quand les ouvriers employés par l'Université d'Oslo pour effectuer les fouilles de la ferme d'Oseberg, en Norvège, découvrent le bateau enfoui dans la tourbe et l'argile, ils comprennent vite qu'ils ne sont pas les premiers à percer les secrets de ce tumulus peu ordinaire. Le temps est certes le premier responsable de l'état de décomposition des poutres, des fers et des tissus. Mais  il semblerait également que quelques bandits soient passés par là. Une déception vite effacée par  la richesse des autres trouvailles et ornements dont est pourvus le bateau : avec ceux de Gokstad et de Tune, découverts quelques années auparavant, la trouvaille du navire d'Oseberg constitue une avancée majeure. Car, sans ces restes, on ne saurait aujourd'hui que peu de choses sur les Vikings et leur mode de vie, notamment parce que les écrits norrois - ancêtre de la langue norvégienne actuelle - n'ont été que rarement préservés, laissant les récits des victimes ou adversaires constituer le mythe de ce peuple nordique.

Bateaux de guerre
Présents sur les territoires actuels de la Norvège, de la Suède et du Danemark, les Vikings ont connu leur principale phase d'expansion entre la fin du VIIIe et le milieu du Xe siècle. Résidant sur des territoires gelés plus de six mois dans l'année, ils s'intéressent très tôt aux terres situées plus au Sud. Mais les premiers raids Vikings sont moins la marque d'une volonté colonisatrice qu'une réponse aux tentatives d'évangélisation par le fer de Charlemagne. Profondément marqués par les massacres des Saxons païens et, surtout, des peuples danois, les Vikings répondent par la violence - ce qui explique, sans doute, que le nom même du peuple vienne du mot "pillard" en norrois. Marchands talentueux et téméraires, ils mettent à profit leurs nombreux comptoirs pour s'installer durablement, fondent la plupart des villes d'Irlande - sauf Dublin - ou encore le puissant duché de Normandie, et traversent même l'Amérique, bien avant Christophe Colomb, comme le montrent les traces retrouvées au Groenland et sur l'île de Terre-Neuve dans l'actuel Canada. Avant de maîtriser l'épée, ce sont donc les secrets de la mer que les Vikings s'efforcent de percer.

bateau, bateaux, bateau viking, bateaux vikings, drakkar, viking, vikings, oslo, norvège, oseberg, histoire, technique, musée, tune, gokstad, civilisation, histoire, navire, navires, navigationLeurs longs bateaux, appelés "drakkar" en français en référence à leurs figures de proues inspirées des légendes de dragons, sillonnent les mers avec habileté. Grâce à leur voile carrée, ils naviguent avec mais aussi contre le vent. Equipés d'un système de rames, actionné par un équipage de 30 à 40 personnes en fonction de la taille du bateau, ils sont très flexibles et peuvent facilement remonter les fleuves et pénétrer l'intérieur des terres. Sur le bateau de Gokstad, on peut d'ailleurs distinguer les petits clapets en bois que l'on utilise pour fermer les trous de nage lorsque l'on rentre les rames au profit de la voile. Bien qu'ils n'aient que peu servi en mer, les trois bateaux exposés au musée d'Oslo, construits entre 815 et 900, attestent d'une connaissance approfondie des lois de navigation. Faits de chêne, les trois navires mesurent moins de deux mètres de haut pour plus d'une vingtaine de mètres de longueur. Et parce qu'ils concilient solidité et légèreté en limitant leur enfoncement dans l'eau, ils léchent les vagues et voguent à la surface.

Bateaux funéraires
Pièce majeure de l'exposition, le bateau d'Oseberg, déterré en 1904, se distingue des deux autres : si ces derniers transportaient la dépouille de capitaines vikings, celui d'Osenberg forme la sépulture d'une reine viking et de sa servante. Aussi est-il est non seulement plus décoré - des frises courent sur tout le bois du bateau -, mais il est aussi celui qui renferme le plus d'objets funéraires. Face aux maigres trouvailles de Tune et Gokstad, qui se limitent à quelques tissus et plaques métalliques mal préservés et des morceaux de meubles en bois, le bateau d'Oseberg est une vraie caverne d'Ali Baba : meubles, tissus, chariots, traîneaux, tentes, harnais, ustensiles de cuisine, outils agricoles, métiers à tisser... Le tout forme une source incommensurable d'information sur le quotidien des Vikings. Ce qui laisse penser que ce navire, qui a été en usage une cinquantaine d'années avant d'être enterré, était un bateau de plaisance destiné à l'usage personnel des seigneurs pour naviguer en eaux calmes ou le long des côtes. Ce raffinement, dont les bateaux de Tune et Gokstad sont dépourvus, trouve écho dans les objets de la chambre funéraire.

Reproduisant la forme des tentes traditionnellement installées sur la terre ferme, la chambre funéraire est une construction triangulaire faite de poutres contenant tous les objets qui doivent permettre au défunt de vivre sa vie dans l'au-delà. Pour son confort, la reine dispose ainsi de chaises, de coffres et d'un lit. Et puisque la bateau, bateaux, bateau viking, bateaux vikings, drakkar, viking, vikings, oslo, norvège, oseberg, histoire, technique, musée, tune, gokstad, civilisation, histoire, navire, navires, navigationfabrication de vêtements est une activité essentielle pour les femmes vikings - un faire-valoir pour les classes supérieures -, quatre métiers à tisser élaborés pour des usages différents sont accompagnés de quenouilles pour la laine, de battoirs, de fléaux pour égrener le lin, d'aiguilles en bois, de ciseaux en fer ou encore de dévidoir. Les instruments usuels ne sont évidemment pas en reste, depuis le peigne jusqu'aux louches en passant par les fourches à fumier et les pioches.

Mais la renommée d'Oseberg tient surtout aux traîneaux et au grand chariot retrouvés sur le bateau. Richement décorés de sculptures en bois et de clous métalliques autrefois recouverts de peinture pour mieux faire ressortir l'entremêlement des ornementations animales et florales, ces moyens de transports - pour lesquels avaient été prévus six chevaux retrouvés à côté du bateau - recouvrent à eux seuls plus d'un demi-siècle d'artisanat viking. L'évolution des motifs animaliers semble l'indiquer, bien que plusieurs artistes aient pu être à l'oeuvre. Le chariot en particulier, aux dimensions imposantes, est témoin de mille prouesses de ces artisans, que ce soit les têtes académiques d'hommes stylisées ou réalistes qui terminent les supports fixés à l'axe principal pour retenir la caisse, ou les scènes sculptés sur chaque versant de celle-ci. L'une d'entre elles fait notamment écho à la légende de Gunnar, figurant un homme assailli par une horde de serpents dont les longs corps se nouent les uns aux autres. A croire que les Vikings cherchaient peut-être autant à faire peur aux autres qu'à eux-mêmes.
 
Asmara Klein, à Oslo
Le 17/04/11
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Musée des bateaux Vikings D'Oslo
Huk Aveny 35
0287 OSLO
1er Mai au 30 septembre : 9h -18h
du 1er octobre au 30 avril  : 10h -16h
Tarif plein : 60 NOK
Tarif réduit : 35 NOK
Gratuit pour les - de 6 ans

 









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