Vers un design politique ?
Pour la troisième fois depuis 2007, les Brit Insurance Design of the Year, surnommés les "Oscar du design", distinguent les projets les plus innovants dans sept domaines : architecture, mode, ameublement, graphisme, interactif, produit et transport. La majorité des travaux sont exposés chaque année au Design Museum, à Londres, pour révéler au public un éventail de grande envergure de la création design. Aux côtés des domaines et créations traditionnels point, au fil des projets, un design qui se saisit davantage des enjeux sociétaux et politiques contemporains.
La compétition est guidée par un jury constitué de sommités du monde du design. On y retrouve notamment le fameux designer Tom Dixon, le rédacteur en chef du magasine de design Icon Justin McGuirk, la designer en signalétique, scénographe et graphiste Morag Myerscough, ou encore le rédacteur en chef du magazine de nouvelles technologies Wired, David Rowan. Une compétition à trois tour : dix et quinze projets par catégorie sont sélectionnés (voir la liste complète en bas de page), puis un gagnant est déterminé pour chacun des sept domaines, et un "grand prix de l'année" est finalement remis à l'objet jugé le plus innovant, toutes catégories confondus. Cette année encore, les "Brit Insurance Design Awards" proposent une sélection éclectique de la création design, qui va d'une plate-forme créative ouverte (OpenFrameworks) à des sous-vêtement issus du commerce équitable (Pact Underwear d’Yves Béhar). Si l'année passée a été difficile pour l'ensemble des professions créatives et artistiques, et notamment pour les designers avec la coupe franche de nombreux budgets, cette situation exceptionnelle a aussi amené la profession à s'intéresser à des problématiques de fond, nourrissant une compétition de haut niveau.
Antony Gormley, célèbre sculpteur et président du jury, estime que "les sept vainqueurs procurent un instantané des designs les plus spectaculaires des douze derniers mois et reflètent l’importance du rôle joué par la discipline dans l'amélioration de la vie quotidienne des gens". Ensemble, ces objets reflètent les tendances internationales. Pas tant de grands courants esthétiques que des thèmes récurrents et novateurs, allant là où l'on n'attendait pas forcément le design, comme le développement durable ou la lutte contre l'exclusion sociale. Alex Newson, commissaire de l’exposition au Design Museum, note ainsi "la montée en puissance des thèmes de l'écologie et des responsabilités sociologiques du design, qui révèlent à la fois l'importance des missions économiques et sociales de la discipline." L'année dernière, l'affiche non officielle de campagne du candidat à la présidentielle américaine Barack Obama, où les contours de son visage étaient bercés de rouge vif et bleu profond, a été distinguée ; et en 2008, c'est l'ordinateur du programme "Un ordinateur par enfant" qui a été salué : deux occasions de prouver que le design peut aussi être politique.
Cette année, le jury a misé sur l'ingéniosité d'un produit qui fait partie intégrante du quotidien au point qu'il en devient quasi invisible : le grand prix a été décerné à une prise électrique. Un type d'objet guidé par un "dominant design", c'est-à-dire une forme que l'on tient pour acquise, immuable, tant en raison des nombreuses contraintes techniques et économiques qui la sous-tendent que de sa stabilité formelle dans le temps. Les designers ont donc tendance à laisser de côté ces objets... à tort, selon Alex Newson, qui estime au contraire qu'il faut toujours remettre en question les produits du quotidien, car c'est ainsi que peut s'opèrer une rupture dans leur usage. La prise électrique inventée par Min-Kyu Choi, étudiant londonien du Royal College of the Arts, a justement la particularité d'être pliable ("Folding Plug"). Les Britanniques ont hérité du système de prise sans doute le plus encombrant de la planète, composé d'un tripod massif avec fusible intégré. Min-Kyu Choi a donc arrangé à sa façon cette prise électrique anglaise pour la rendre plus légère et plus facile à transporter en voyage, simplement en la faisant pivoter. Une économie de moyens pour un grand talent.
Cette petite prise figure parmi les dizaines d'objets exposés pendant sept mois au Design Museum de Londres. A la fois prix et exposition, les Brit Insurance Design Awards sont donc le pendant britannique de l'hexagonal "Observeur du Design", organisé par l'APCI (Agence pour la Promotion de la Création Industrielle) et dont la sélection exclusivement française reste exposée chaque année pendant quatre mois à la Cité des Sciences et de l'Industrie. Outre-manche, si la remise du prix se fait par domaine, l'exposition regroupe les projets par thèmes : Design conceptuel, Communication, Design quotidien, Design contre le réchauffemment planétaire et durable, Héritage culturel et Technologies émergentes.
Au-delà de la division apparente des projets, une unité et une cohérence se dessinent donc dans cet exercice qui pourrait sinon s'apparenter à un catalogue d'idées et de formes sans liens, tournant aisément à une liste à la Prévert. Certains projets sont des versions "revues et corrigées" d'objets du quotidien, quand d'autres appartiennent à un design radical, expérimental, non-utilitaire et prospectif qui sert davantage à nourrir la création dans son ensemble pour, d'ici quelques années, trouver potentiellement une application. C'est le cas de L-E-D-LED-L-ED, une installation composée de multiples ampoules LED indépendantes enfilées telles les perles d'un boulier qui invitent le visiteur à composer ses propres formes lumineuses. Autre projet interactif : l'application pour smartphone "Bloom", qui répond aux stimuli gestuels et sonores pour interagir avec la musique et les vidéos projetées.
L'espace "Communication", dédié au graphisme, est une oasis de calme bienvenu dans le tohu-bohu environnant des objets 3D. Un vent poétique souffle sur les projets exposés, comme ces troncs d'arbres dont l'écorce est gravée d'extraits des plus grands classiques de la littérature qui se transforment en piliers de bibliothèque, ces encyclopédies sur les tatouages des criminels russes qui pleurent leurs larmes d'encre sur leur liberté perdue, ou ces arabesques d'un alphabet indien sur damier noir. De son côté, l'architecture, au-delà des grands classiques que sont les musées (Maxxi de Rome, Neues Museum de Berlin...), centres culturels et artistiques (Raven Row a Londres,Tenerife Espacio de Las Artes aux Iles Canarie...) et ambassades, comprend elle aussi son lot de projets novateurs, à l'instar du High Line Park à New York (James Corner Field Operations et Diller Scofidio + Renfro) qui réinvente le jardin public, à mi-chemin entre les jardins suspendus de Babylone et les fameuses autoroutes américaines ("highway"). Toujours aux État- Unis, la Porchdog House (Marlon Blackwell Architects) est un prototype d'habitation d'urgence destiné aux sinistrés ayant perdu leur logement dans l'ouragan Katrina à la Nouvelle Orléans. Enfin, une dernière proposition du fameux cabinet MAD Architects propose une solution élégante de bulles en miroir à greffer sur les ancestrales demeures Hutchong à Pékin pour y ajouter des espaces modernes, mais aussi recréer un semblant de cohérence dans cette ville qui évolue si vite, faisant ainsi preuve d'intelligence urbanistique qui consiste souvent à préserver, redynamiser, et relier l'existant.
Sans surprise, le défilé Printemps/Eté 2010 d'Alexander McQueen, le créateur anglais passé par les bancs de la fameuse Central Saint Marteen (lire notre article) et tragiquement disparu en février dernier, a remporté le premier prix dans la catégorie Mode. Une vidéo du défilé parisien de la collection Printemps/Été 2010 se répète en boucle dans l'exposition, un écho du génie du disparu qui décrivait cette ultime collection comme sa vision de la mythique cité d'Atlantis. Sur le podium, les mannequins se font alors créatures hybrides dans des vêtements envoûtants. Au-delà des impressions sur soie et des platform shoes crustacéennes immortalisées par Lady GaGa, le défilé en lui-même fut révolutionnaire. Diffusé en temps réel sur internet avec une scénographie délirante (gigantesque écran, robe peinte en live, de grands bras noirs mécaniques...). Le succès du happening a été tel que les serveurs n'ont pu faire face à l’afflux de cybernautes, entraînant le crash du système et l’arrêt forcé de la diffusion. Mais le designer avait ainsi contribué à faire de cet événement élitiste un phénomène de masse dont tous pouvait profiter. S'il a été nommé de son vivant, la récompense a été remise au grand couturier à titre posthume et peut être perçue comme un épitaphe récompensant son oeuvre radicale.
Mais ces matières finalement classiques ne forment pas le coeur de l'exposition du Design Museum, faisant de celle-ci bien plus qu'un état des lieux de la création et du design. En effet, ce sont souvent les personnes créatives qui prennent la responsabilité d'aborder et parfois de donner des débuts de solutions aux problèmes sociaux. Que souhaite-t-on? Vivre ensemble sans discrimination et sans handicap. De quoi doute-t-on? de la force du politique pour faire avancer la société vers un idéal commun. Que redoute-t-on? Le réchauffement planètaire. Le design comme discipline englobe de nouveaux champs d'activité qui montrent au grand jour et matérialisent ces doutes, ces peurs, et tentent d'apporter leur contribution pour les corriger.
De nombreux projets s'emparent ainsi du sujet du handicap, afin de redonner une certaine qualité de vie aux personnes concernées. L'Eye Writer, qui a recu le prix de la catégorie design interactif, permet par exemple aux paraplégiques d'écrire à l’aide de mouvements de l'œil, alors que la chaise roulante Worldmade Sport Wheelchair est un véritable bolide de compétition destiné aux prétendants des Jeux Paralympiques. David Constantine a commencé son projet alors qu'il n'était encore qu'étudiant au département de design produit du Royal College of Art. En collaboration avec deux autres camarades, ils se rendent dans un centre hospitalier du Bangladesh où ils dénichent de vieilles chaises roulantes destinées aux anciens
combattants américains. Constantine explique qu'ils ont ensuite "'
redesigné la chaise, l’épurant au maximum, la rendant plus ergonomique et lui donnant une véritable esthétique pour la rendre plus désirable". À partir de ces premiers dessins, le producteur de chaise Roulante Motivation a concu un modèle de chaise démonté et livré à plat pour les pays émergents qui sont ensuite montés sur place et customisés selon les spécificités locales. Cette chaise roulante, qui visait tout d'abord les pays en développement, a vite remporté un vif succès en Europe et aux États-Unis.
Si on ne l'attend pas forcément sur ce terrain, le design est aussi une discipline qui se mêle de politique. Ainsi, le grand prix 2009, le poster non officiel de la campagne de Barack Obama par Shepard Fairey, démontre le pouvoir, la capacité d'influence et d'entraînement que détient le design. Mais les sujets liés à la politique revêtent une grande importance cette année, avec la crise financière. On retrouve ainsi le projet de Kennard Phillipps Cafe of Equivalents$, qui vend aux financiers de la city un bol de soupe pour un prix équivalent à 10% de leur revenu journalier, ce qui représente le même pourcentage que pour les travailleurs des pays en développement, soit £111.20 par repas ! Le journal zimbabwéen en exil Trillion Dollar Campaign, qui dénonce les exactions du régime de Mugabé, est quant à lui imprimé sur des billets de la monnaie nationale qui a une valeur réelle quasiment nulle, et donc moins cher que du papier vierge.
Sur un autre plan politique, le design global permet d'intégrer les soucis de développement durable dans le développement des produits. Témoin, le projet "Beehaus" : alors que les abeilles sont exploitées par les apiculteurs, eux-mêmes engagés par les agriculteurs pour poléniser leurs champs et imposant une cadence contre-nature aux insectes, l'entreprise Omlet a conçu une ruche ergonomique à destination des particuliers, en milieu rural ou urbain, qui permet de maintenir une présence stable d'abeilles réparties sur l'ensemble du territoire. Parfois, plutôt que de lutter directement contre le réchauffement climatique, le design permet aussi de faire passer des messages pour mettre en lumière l'impact de l'homme sur la planète. Le fond WWF a ainsi commandé une œuvre à l'artiste Jason Bruges pour faire prendre conscience aux hommes de leur impact sur la planète. Ce dernier a réuni 100 tirelires en forme de panda, animal-logo du fond, dont se servait le WWF dans les années 1960 et 70 pour récupérer les dons. Cette fois, les animaux se dressent en rangées sur une plate-forme qui détecte les mouvements à proximité et les fait tourner afin de toujours faire face aux visiteur, les grands yeux noirs vides le suivant du regard, comme des reproches muets.
Etienne Bauchet, à Londres
Le 21/08/10
Brit Insurance Designs of the year 2010, jusqu’au 31 octobre 2010
Design Museum
28 Shad Thames
London SE1 2YD
Tlj : 10h-17h45
Tarif plein : £8.50
Tarif réduit : £6.50 / £5.
Gratuit pour les moins de 12 ans
Rens. : (+44) 870 833 9955 / info@designmusee.org
Cet article fait partie du dossier /// LONDON CALLING ///
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Liste des nommés des Brit Insurance Designs of the year 2010
(en gras : les vainqueurs de chaque catégorie)
Architecture
- Maison Monterrey (Mexique) - ELEMENTAL S.A., Chilie
- Musée Brandhorst, Munich (Allemagne) - Matthias Sauerbruch, Louisa Hutton et Juan Lucas Young pour Sauerbruch Hutton
- Ambassade d’Angleterre (Varsovie, Pologne) - Tony Fretton Architects
- High Line Park (New York, USA) - James Corner Field Operations et Diller Scofidio + Renfro
- Hutong Bubble 32 (Pékin, Chine) - Ma Yansong et Dang Qun, MAD Architects
- MAXXI, Musée National des Arts du XXI Siècles (Rome, Italie) - Zaha Hadid Architects
- Opéra de Melbourne et théâtre MTC (Melbourne, Australie) - Ashton Raggatt McDougall
- Neues Museum (Berlin, Allemagne) - David Chipperfield Architects et Julian Harrap Architects
- Musée Historique de Ningbo (Ningbo, Chine) - Wang Shu et Lu Wenyu, Amateur Architecture Studio
- Prototype d’habitation Porchdog (Mississippi , USA) - Marlon Blackwell Architects
- Raven Row (Londres, Grande-Bretagne) - 6a Architects
- TEA, Tenerife Espacio de Las Artes (Iles Canaries, Espagne) - Herzog & de Meuron
- Youl Hwa Dang Book Hall (Paju Book, Corée du Sud) Architecture Research Unit (ARU), London Metropolitan University avec Network in Architecture (NIA), Séoul
Mode
- Alexander McQueen. Collection éfilé Printemps/Été ’10 et Printemps/Été ’10 (France) Alexander McQueen
- Exposition "Accessoires et objets, témoignages de vies de femmes à Paris, 1940-1944" (Paris, France) Mémorial du Maréchal Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris – Musée Jean Moulin, Paris. En association avec Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris. Scénographie Jean-Jacques Raynaud, Architecte-muséographe CL Design, Graphisme.
- Beth Ditto pour Evans (Grande Bretagne) - Beth Ditto et Lisa Marie Peacock
- Blouson Balmain Printemps/Été ‘10 - Christophe Decarnin
- Carnets de tendance Fille Boudicca Printemps/Été ’10 (Grande-Bretagne) - Boudicca
- Christopher Kane Printemps/Été ’09 (Grande-Bretagne) - Christopher Kane
- Comme des Garçons’ Automne/Hiver ‘09 (Japon) - Designée par Rei Kawakubo
- Blouson Goggle ‘989–‘009 (Grande Bretagne) Aitor Throup pour C.P. Company
- Chapeaux : Une anthologie par Stephen Jones, V&A Museum (Londres, Grande-Bretagne) – Organisé par Stephen Jones et Oriole Cullen
- Esposition Madeleine Vionnet, Puriste de la Mode, Musée Mode et du Textile (Paris, France) Organisé par Pamela Golbin, designé par Andrée Putman
Mobilier
- Grassworks (Pays-Bas) - Jair Straschnow
- Chaise de bureau 360° (Allemagne) - Konstantin Grcic
- Mobilier Respirant (Australie) Helen Kontouris
- Chaise en Fibre de Carbone (Japon) - Shigeru Ban Architects
- Extrusions (Grande-Bretagne) - Studio Thomas Heatherwick
- Chaise/Fauteuil Houdini (Allemagne) - Stefan Diez
- Série Palindrome (Grande-Bretagne) - Peter Marigold
- Pallet Furniture (Grande-Bretagne) - Nina Tolstrup, Studiomama
- PARCS (Autriche) - PearsonLloyd pour Bene
- Polytopia (Australie) - Lucas Chirnside
- Projet Réparation (Lisbonne, Portugal) - Linda Brothwell
- Chaise de bureau Setu (Allemagne) - Studio 7.5
Graphisme
- The Newspaper Club (Grande-Bretagne) par Ben Terrett
- Magasine 032c (Allemagne) Direction artistique par Mike Meiré
- Altermoderne : Graphisme du catalogue triennal et du poster de la Tate (Grande-Bretagne) par M/M (Paris)
- Cafe of Equivalent$ (Grande-Bretagne) Kennardphillipps
- Corporate Diversity- Swiss Graphic Design and Advertising by Geigy
1940-1970 (Suisse) NORM, edité par Andres Janser et Barbara Junod - Encart visuel quotidien pour Volkskrant (Pays-Bas) par Gorilla
- It’s Nice That (Grande-Bretagne) par Alex Bec et Will Hudson en collaboration avec Joseph Burrin
- PIG 05049 (Pays-Bas) par Christien Meindertsma et Julie Joliat
- Volume III de l’encyclopédie des tatouages criminels russes (Grande-Bretagne) par FUEL Design & Publishing
- The Happy Hypocrite (Grande-Bretagne) par A Practice pour Everyday Life
- The Indian Type Foundry (Inde) par Peter Bilak et Satya Rajpurohit
- The New Yorker, Édition du 2 Nov 2009 (USA) par Chris Ware
- Trillion Dollar Campaign, Zimbabwe par TBWA\Hunt\Lascaris (Afrique du Sud) pour Zimbabwean Newspaper
- Arbre Typographiques, Crawley Library (Grande-Bretagne) par Gordon Young et Why Not Associates
- Voltaic: Songs from the Volta Tour par M/M (Paris) pour Björk
- Mémorial de Guerre (Grande-Bretagne) par Harry Pearce pour le musée des Sciences, Londres
- Yes (Grande-Bretagne) par Farrow Design pour les Pet Shop Boys
Interactif
- The EyeWriter (Etats-Unis) développé par les membres de Free Art and Technology (F.A.T), openFrameworks, Graffiti Research Lab, The Ebeling Group et Tony Quan
- BBC iPlayer (Grande-Bretagne) - BBC
- Bloom (Grande-Bretagne) par Brian Eno et Peter Chilvers
- Graffiti Taxonomy: Paris (France) par Evan Roth
- Kindle 2 (USA) Amazon.com
- L-E-D-LED-L-ED (Japon) par Dilight
- Festival Identité onedotzero (Grande-Bretagne) par Karsten Schmidt et wieden + kennedy London
- OpenFrameworks (USA) par Zach Lieberman, Theodore Watson, Arturo Castro et la communauté OF
- Pachube (Grande-Bretagne) par Usman Haque, Sam Mulube et Christopher Burman
- Panda Eyes (Grande-Bretagne) par Jason Bruges Studio pour WWF
- The Incidental, Festival du design de Londres et Milan (Italie et Grande-Bretagne), Concept et direction créative par Daniel Charny, From Now On
- Bibliothèque YCN (Grande-Bretagne) - Young Creative Network
Produit
- Prise pliable (Grande-Bretagne) par Min-Kyu Choi
- Ruche (Grande-Bretagne) par Omlet
- Lanternes en tissu soufflé (Japon) par Nendo
- CASE Abyss, Norvège par Abyssus Marine Services pour SeaBed Geophysical
- Clouds (Norvège) par Ronan et Erwan Bouroullec pour Kvadrat
- Design & Democracy: Blanke Ark (Norvège) par Blueroom, Innovativoli et KADABRA
- Design Bugs Out Commode (Grande-Bretagne) designé par PearsonLloyd
- Chandelier de l’espoir (Italie) par Francisco Gomez Paz et Paolo Rizzatto pour Luceplan
- Kyoto Box (Kenya) par Jon Bohmer of Kyoto
- L’Eau d’Issey ETTORE SOTTSASS Edition (France) par Issey Miyake
- PACT Underwear (USA) par Yves Béhar
- PlantLock (Grande-Bretagne) par Front Yard Company
- Temps réel (Pays-Bas) par Maarten Bass
- Samsung N310 Mini Notebook (Japon) par Naoto Fukasawa
- Casque de ski pour filles (Norvège) par Per Finne Industrial Design pour Kari Traa
- Soma, (Tel Aviv, Israel) par Ayala Serfaty
- Sugru (Grande-Bretagne) par Jane Dhulchaointigh
- L’idée d’un arbre (Autriche) par Katharina Mischer & Thomas Traxler
- L’histoire des choses (USA) par Annie Leonard
- Worldmade Sport Wheelchair (Grande-Bretagne) par David Constantine
Transport
- Avion électrique E430 (Chine) par Yuneec International
- GINA Modèle léger (Allemagne) par BMW
- Gocycle (Grande-Bretagne) par Karbon Kinetics Ltd.
- Concept Honda EV-N (Japon) par Kanna Sumiyoshi
- Land Glider (Japon) par Nissan Motor Co. Ltd.
- Mission One Superbike (USA) par Yves Béhar pour Mission Motors
- Urbikes, Quatrième génération de vélo urbains Bicycle (Espagne) Eduard
Crédits et légendes photos
Vignette sur la page d'accueil : L-E-D-LED-L-ED, Dilight © Daici Ano
Photo 1 Arbres Typographiques dans la bibliothèque de Crawley, Gordan Young and Why Not Associates © 2010 why not associates
Photo 2 Folding plug, Min-Kyu Choi
Photo 3 L-E-D-LED-L-ED, Dilight
Photo 4 High Line New York © Iwan Baan
Photo 5 Collection Printemps / Été "10 etéfilé Printemps / Été 10", Alexander McQueen ©Alexander McQueen & SHOWstudio
Photo 6 Cafe of equivalent$ à Leadenhall Market dans la City © Jenny Matthews
Photo 7 Panda Eyes, Panda Jason Bruges Studio
Photo 8 Beijing Hutong Bubble, MAD © ShuHe