Ellen Gallagher - AxMe à la Tate Modern, à Londres
Jusqu'au 1er Septembre 2013
– En deux mots
C'est à l'occasion d'un séjour d'étude sur un bateau de recherche qu'Ellen Gallagher, alors jeune étudiante en océanographie, a réalisé ses premières aquarelles. Ses impressions de ptéropodes et autres créatures marines aux allures mystérieuses lui sont restées jusqu'à aujourd'hui et forment, avec de nombreux autres êtres, un monde fantastique.
L'œuvre de l'artiste d'origine américaine, fascinée de pirates unijambistes et de publicités pour perruques afro, est à l'affiche de la Tate Modern de Londres. Pendant quelques mois, les aquarelles double-face, les projections animées, les tableaux noirs à la Soulage, les compositions murales de collages et les variations de pâte Fimo jaune sur fonds de publicité des années 60 de cette touche-à-tout se côtoient dans les salles du troisième étage.
Ce qui fascine Ellen Gallagher, c'est le processus d'éternelle transformation. Cela commence avec des pages de vieux magazines. Scannées, ces reliques sont recouvertes de créations farfelues, réalisées à partir d'une pâte Fimo. Assemblées, ces images retravaillées, raillées, forment une mosaïque. L'artiste revient alors aux magazines et à leur publicité. Elle garde certains mots, en efface d'autres, délaisse ceux-là. Puis elle récupère les premiers, les extrait complètement, les copie puis les imprime en leur donnant une matérialité omniprésente, épaisse. Ces mots occupent le tableau, forment le tableau, redeviennent message. Les techniques se succèdent mais les thèmes reviennent comme une obsession à la fois singulière, répétitive et toujours neuve... comme ces airs de jazz qui accompagnent en sourdine certains tableaux et desquels la plasticienne aime se revendiquer.
