Lichtenstein : A Retrospective
Tate Modern, Londres
Jusqu'au 27 mai 2013
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En deux mots
14 livres, c'est le prix du sésame pour contempler les oeuvres grandeur nature d'un des prêtres du Pop Art, Roy Lichtenstein, à la Tate Modern à Londres. Moins porté que son confrère Andy Warhol sur les considérations financières, ils avaient néanmoins tous deux le projet d'interroger sans relâche les liens entre art et consommation.
Partout sur les toiles de Lichtenstein, le même trait au feutre, les mêmes typographies de bandes dessinées, les mêmes petits pois alignés à perte de vue. Si ses créations ont abreuvé la culture visuelle populaire depuis plus de cinquante ans, donnant l'impression que l'on sait tout de son art et le réduisant à un chantre du Pop Art, la réalité de l'oeuvre de Roy Lichtenstein est plus complexe.
Et c'est là l'enjeu majeur de l'immense et belle rétrospective que lui consacre le musée londonien ce printemps : outre faire exploser la puissance graphique de ces grandes compositions, il s'agit surtout de montrer, à travers les obsessions de ce virtuose du jaune et du rouge, la diversité de ses influences et de ses expériences. Qui connaît, de Lichtenstein, ses nus féminins géants ? Ses dessins en noir et blanc ? Ses toiles teintées de surréalisme, futurisme ou expressionnisme ? Ou encore ses hommages à Picasso ou Braque ? Mais ce sont sans nul doute ses grands paysages chinois, dans la dernière salle d'exposition, qui ouvrent davantage encore l'horizon de ce peintre qu'on aurait tort de classer de façon nette et définitive dans un genre qui eût tendance à tourner sur lui-même. Ici, l'humour se mêle à la mélancolie, et derrière le trait apparemment grossier se dégage une infinie finesse.
B. G.
Voir le site officiel de l'exposition
Crédits images et légendes :
Vignette de la page d'accueil : Roy Lichtenstein, Whaam! 1963. Tate. © Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2012
Ci-dessus : Roy Lichtenstein, Oh, Jeff…I Love You, Too…But… 1964. Collection Simonyi © Estate of Roy Lichtenstein/DACS 2012