Gustav Klimt, sans oublier les ciels dorés des icônes byzantines ou les églises baroques, la soif de l'or est plus qu'un motif : une marotte de l'Histoire de l'art. Relégué dans l'ombre par les avant-gardes du XXe siècle, le métal précieux séduit à nouveau les artistes contemporains sous de nouvelles formes, comme le montre une anthologie de Gérard-Georges Lemaire et Anne-Marie Charbonneaux récemment publiée chez Flammarion. A travers peintures, sculptures ou performances actuelles, c'est l'ambivalence éternelle de l'or dans les oeuvres d'art, entre respect sacré et dénonciation impertinente, qui se joue.
Un pouvoir de l'or qui dépasse les pièces qu'il habille, comme pour Golden Lights Displaying your Name (2008) : Jonathan Monk a doré à la feuille d'anciens rails de tramway pour en faire le point de départ d'une métamorphose à grande échelle. "Je veux que les gens, en marchant dessus, emportent un peu d'or qu'ils disperseront ensuite à travers la ville."
du Caire. Il a ensuite fait peser la poussière récoltée et acheté l'équivalent en poussière d'or, qu'il a soufflée au-dessus des toits du Caire. Et une fois rentré chez lui, l'artiste a fait sérigraphier quarante feuilles de papier incluant chacune un gramme de poussière du Caire. L'or acquis s'est éparpillé dans la poussière de l'Egypte, et la poussière récoltée est devenue objet précieux.
