Thomas Struth : la tête ailleurs
Gallery, à Londres, dans une rétrospective où se côtoient images industrielles en couleurs et rues vides en noir et blanc.
regarder, il interroge, comme le souligne les commissaires de l'exposition James Lingwood et Achim Borchardt-Hule, le rapport entre l'homme moderne et ses créations, à la fois celle du passé et celle du présent. Dans chaque instantané, à Florence comme à Madrid, un rapport au sacré se joue.
se massent, minuscules figures, comme écrasés par l'immensité du Panthéon à Rome (1990). Ailleurs, l'anarchie discrète des badauds sur les marches de la Cathédrale de Milan (1998) contraste avec l'équilibre imposant et géométrique de l'architecture du monument, petites tâches de couleur au sein de l'uniformité neutre de la pierre.
s'exprime pas forcément par une contemplation, c'est-à-dire une attirance intellectuelle face aux oeuvres, mais par le comportement physique des visiteurs, leur façon de se regrouper, leurs gestes, qui correspondent si souvent aux gestes des personnages peints. C'est le regard de Struth sur les oeuvres qui rend cette ré-auratisation possible." (1)
décalage. Dans cette image de groupe, c'est la communauté qui s'expose. Certes, chacun porte une histoire sur son visage et sur son corps ; certes, l'espace dans lequel les familles posent instaure un contexte spécifique. Mais ce qui ressort avant tout, c'est le lien familial qui, grâce à la photographie même, se matérialise.
l'image dans Semi-submersible Rig, DSME Shipyard (Geoje Island 2007). Mais dans le coin gauche se laissent pourtant distinguer deux hommes en train de ranger leurs vélos. Le marginal devient alors central : c'est la relation entre les deux échelles que souligne le travail même de Thomas Struth.
floue au premier plan, les mains dans les poches, regardant, précisément, un tableau d'Albrecht Dürer dont les couleurs et les formes se découpent précisément dans le champ. Et aux échelles monumentales des cathédrales et bâtiments humains répondent les dimensions surnaturelles des créations de la nature. El Capitan se dresse, majestueux, au coeur du Parc National de Yosemite et un homme près de sa voiture arrêtée au bord de la route pointe du doigt son immense masse de pierre (El Capitan, Yosemite National Park, 1999). Le travail de Struth interroge ainsi les représentations et les systèmes de croyances pour réfléchir sur la place de l'homme, mais aussi sur les rapports entre science et politique.