7ème Biennale Internationale des Arts de la Marionnette
En tournée en Île-de-France jusqu'au 3 juin (voir le programme)
– En deux mots
Depuis le 14 mai et jusqu’au 3 juin 2013, le Théâtre de la Marionnette à Paris, la ville de Pantin et la Maison des Métallos accueillent la septième Biennale Internationale des Arts de la Marionnette. Tout au long de cette quinzaine, pas moins de vint-six compagnies venues des quatre coins de l’Europe mais aussi du Québec présentent leurs pièces. Alors qu’il est de coutume d’associer cet art méconnu à la manipulation de pantins à fils, de poupées-gants ou de poupée à gaines, la variété des spectacles joués et des dispositifs mis en scène lors du festival démontrent toute la richesse et la subtilité d’un art trop souvent assimilé à un divertissement pour les enfants. Des marionnettes traditionnelles aux objets (lire notre article sur le théâtre d'objets), en passant par le bricolage d’images et le Bunraku japonais, c’est une multitude d’univers qui se déploient lors de cette biennale.
Una tazza di mare in tempesta, spectacle d’ouverture imaginé et joué par Roberto Abbiati, semble à lui seul concentrer tout ce que les arts de la marionnette ont de potentialités. Dans cette courte création, ce n’est pas l’artiste qui se cache derrière son théâtre mais les spectateurs, une vingtaine seulement, qui prennent place dans une sorte de container en bois autour duquel le marionnettiste se déplace. Un portrait qui s’enroule pour laisser apparaître le visage de l’acteur, un buffet dont les portes s’ouvrent sur le protagoniste ou des niches ménagées dans le mur et dans lesquelles s’animent de curieux objets de bric et de broc, ce sont tous les éléments de cet étrange coffre dans lequel les spectateurs sont assis qui s’animent, pour les plonger dans l’univers de Moby Dick.
A l’instar de cette création inspirée du chef d’œuvre de Melville, les spectacles de cette septième édition offrent une large place à des textes phares de la littérature occidentale sans pour autant laisser de côté les créations d’auteurs contemporains reconnus comme Franck Pavloff ou François Bégaudeau. Mais qu’elles aillent puiser dans des œuvres fondatrices telles l’Antigone de Sophocle ou dans le vivier des textes du XXIe siècle, les compagnies présentes lors de cette biennale confirment la richesse esthétique des arts de la marionnette et leur capacité à toucher aussi bien au poétique qu’au politique.
