
LE CINÉMA DE NURITH AVIV est déconcertant car c'est un cinéma verbal, un cinéma de la parole : ses documentaires mettent en scène des hommes et des femmes qui, face à la caméra, parlent. Ce sont des écrivains, des artistes, des chercheurs. Ils sont sur leur terrasse, dans leur bureau et, sans apprêt ni affectation, ils parlent. Dans ce décor minimal, un discours se développe peu à peu, qui tient à la fois du témoignage personnel et de la réflexion intellectuelle. Mais toute voix est celle d'un corps, d'un visage. Avec bienveillance et générosité, la caméra de Nurith Aviv, ancienne chef-opératrice de Jacques Doillon, Amos Gitaï, Agnès Varda ou encore René Allio, montre les visages et les corps d'où émanent ces paroles. Le médium filmique, infiniment respectueux de la pensée, met ces paroles en images, et donne à la réflexion tout le temps de son déploiement.
parler ceux qui, au travers de la traduction, entrent en dialogue et parfois même en confrontation avec l'hébreu, ceux qui modèlent leur propre langue à son image, et qui parfois la violentent pour transmettre la complexité des strates de langue qu'il contient.
un aspect de l'annonce qui leur est particulièrement proche.
miracle qu'il annonce : "L'annonciation ce n'est pas seulement une annonce, c'est l'événement lui-même ; c'est le fait que le mystère de l'incarnation s'accomplit", s'exclame Marie Gautheron au sujet de l'annonce à Marie, en concluant: "Au verbe de Dieu rien n'est impossible."



