
couple que tout semble opposer, de cette famille à la fois déracinée et attachée à des valeurs indéfectibles que Jodorowsky va recevoir une éducation stricte et parfois cruelle, tentant désespérément de se rendre digne de l’amour d’un père qui lui inflige les supplices les plus absurdes pour faire de lui un homme estimable.
cinématographique est donc mise de côté, pour laisser pleinement la place au fond même, à ce que les images veulent bien nous raconter et nous laisser voir : "J’ai tué l’esthétisme pour créer une autre esthétique. Je me suis limité à l’essentiel, le montage et les plans doivent beaucoup à la bande dessinée, et le film avance comme un fleuve."
roche, vide et stérile, ne vient plus symboliser ici le reflet de l’intérieur du héros, de son âme, le spectateur ne peut s’empêcher de considérer cette zone désertique dans laquelle évoluent les pestiférés comme le symbole d’une exclusion de la vie sociale, un lieu d’ascèse, de marginaux. De même, le personnage mi-réel mi-onirique de Théosophe à qui Jaime interdit à son fils de parler vit au milieu des pierres du port et se trouve isolé du reste de la ville.
héros se trouve dans l’acceptation permanente de la souffrance et échoue dans sa quête initiatique et sa recherche de Vérité, refusant un monde corrompu. Aujourd’hui, l’idée d’une société vouant à l’échec l’émancipation de l’homme en l’enfermant dans le misérabilisme de sa condition – thème déjà développé dans La Montagne sacrée – laisse place à l’exaltation des potentialités de l’être, à la réconciliation d’un homme avec son enfance. Ainsi, La Danza de la realidad dresse le tableau d’une existence à la fois invraisemblable et incroyablement authentique, d’où se dégage un insatiable désir de vivre.


