
homme vers le cinéma. Une femme qui inspira donc le père et le fils, le peintre et le cinéaste : c'est cette histoire d'amour et d'art que raconte Gilles Bourdos dans Renoir, un film baigné par la lumière incandescente de la Côte d'Azur, présenté en soirée de clôture de la sélection Un Certain Regard au dernier festival de Cannes. Michel Bouquet y incarne le peintre, gagné par la paralysie, à la fin de sa vie.
bombées et calleuses du peintre reviennent aussi comme un leitmotiv, images du corps souffrant. Chaque jour est un combat pour continuer à peindre. Tout dans cette maison est tournée vers cette oeuvre, non pas comme le temple d'un art transcendant et lointain, mais comme l'atelier d'un artisan, menant un travail quotidien, ancré dans la vie, nécessaire, concret. Vital, en somme.
vocation. D'un Renoir à l'autre : la vie du père touche à sa fin, celle de son fils de 21 ans ne fait que commencer. Jean regarde son père peindre, lui qui arrive au sommet de son art, mais précisément dans la renaissance d'une découverte toujours renouvelée. "Toute ma vie j'ai essayé de peindre comme un enfant", avoue-t-il.
réside dans la lumière et la couleur. Le cinéma, l'art de la lumière, dialogue ici avec la peinture, dont Renoir parle en ces termes : "Ce qui doit commander la structure, ce n'est pas le dessin, c'est la couleur." Ces tableaux tentent d'en restituer une saveur, une matérialité, une couleur. Et cette couleur est matérielle, c'est ce pigment qui se répand dans le verre d'eau où s'immerge le pinceau et sur lequel la caméra s'arrête un instant. Gilles Bourdos s'attache à approcher l'oeuvre du peintre non pas seulement en le filmant en train de tracer sur sa toile mais en mettant au centre la couleur et la vie, le mouvement et la lumière. "Toute ma vie je me suis embarrassé de complications, dit Renoir. Aujourd'hui je simplifie."


