L`Intermède
Dossier spécial : les meilleurs génériques de films

À L'INTERMÈDE, on a un petit côté obsessionnel et on aime bien les classements. Deux névroses que nous avons pu conjuguer à plusieurs reprises depuis nos débuts, que ce soit en compilant des clips musicaux qui sont restés gravés sur nos rétines, des bandes annonces qui nous ont éberlués, des scènes de comédie musicale qui nous font rêver ou encore nos interludes préférés. Cette fois-ci, c'est à nouveau du côté du cinéma que nous sommes allés jeter un oeil, en piochant dans l'Histoire du Septième Art les meilleurs génériques de films.

ENTRE LES IMMUABLES TITRES SUR FOND NOIR - on pense aux génériques de Woody Allen qui, d'une décennie à l'autre, ne changent pas d'une virgule - et les désormais communes surimpressions de texte sur les premières images d'un film, une troisième voie s'est tracée : celle de génériques ambitieux et incisifs, comme de petits courts métrages à l'intérieur d'un long, comme un apéritif avant le plat de résistance, comme une gorgée d'eau fraîche pour ouvrir le palais avant de déguster un bon vin. 

7 JOURS, 7 CHAPITRES, 7 TENDANCES : visite guidée des génériques les plus ingénieux de l'Histoire du cinéma.


Dossier réalisé par Guido Furci & Bartholomé Girard
Avril 2012


 




7. Séquence "chaos"
Et là, on bascule dans une autre dimension. Qu'on rembobine ou qu'on dise tout à voix haute, on fait exploser le principe du générique de film. On joue avec les codes et les attentes, on déroute le spectateur pour mieux le rattraper. On s'appelle Gaspard Noé ou Jean-Luc Godard, et on aime tellement le cinéma qu'on le montre par tous les moyens.


Gaspard Noé - Irréversible (2002)

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Jean-Luc Godard - Le mépris (1963)




Jean-Luc Godard - Une femme est une femme (1961)




6. Séquence "immersion totale"
Ils n'y vont pas avec le dos de la cuillère. La tête la première, ces génériques font basculer en trois notes et deux plans dans un déluge de formes et couleurs. L'objectif avoué : vous faire vous accrocher à votre fauteuil et que vous ne bougiez plus d'un millimètre. Comme un diapason qu'on taperait très fort sur le recoin d'une table et qui donnerait le "la".

Gaspard Noé - Enter The Void (2009)




David Fincher - Se7en (1995)




John Frankenheimer - The Island of Dr. Moreau (1996)



5. Séquence "longue vue"
Par le biais d'une longue prise de vue aérienne quelque peu altérée par la superposition de mots qui traversent l'image - comme les voitures l'autoroute en arrière-plan -, Candyman s'ouvre sur une chorégraphie aussi élégante que sobre. Il en va de même pour le générique de Delicatessen, certes grotesque mais recherché dans les mouvements de caméra qui servent à planter un décor de carton-pâte. Dans les deux cas, nous sommes face à un montage qui oeuvre au sein même du cadre, et non pas dans la juxtaposition des séquences. Des tableaux vivants.

Jean-Pierre Jeunet - Delicatessen (1991)




Bernard Rose - Candyman (1992)



4. Séquence "l'envers du décor"
Parfois, dès les premières images, les réalisateurs essaient de dévoiler l'artifice qui se cache derrière le choix des décors naturels. Qu'il s'agisse d'un paysage, d'un détail isolé et transformé, par un mouvement de caméra, en "motif", voire en "ornement", l'objet de ces différents exemples est là pour nous suggérer un parti pris esthétique que seul le film dans son intégralité saura assumer en tant que tel.

Spike Lee - 25th Hour (2002)




Ridley Scott - Alien (1979)




Louis Leterrier - The Incredible Hulk (2008)




Guy Hamilton - Goldfinger (1964)



3. Séquence "ralenti"
Entre désir du mouvement et nostalgie de l'immobilité, voici des génériques qui dialoguent avec l'imaginaire photographique, l'esthétique du plan séquence et les faux raccords. Qu'il s'agisse de science fiction, d'horreur, ou encore de ce qui reste d'un western vidé de ses composantes les plus traditionnelles, nous avons affaire, ici, à un véritable dépassement des genres. Et pour clore la série, un Scorsese incontournable...!

Ruben Fleischer - Zombieland (2009)




Tarsem Singh - The Fall (2006)




Zack Snyder - Watchmen (2009)




Martin Scorsese - Raging Bull (1980)



2. Séquence "animation"
Pas besoin d'un long métrage animé pour recourir aux coups de crayon et de pinceau. C'est parce que l'animation offre des possibilités visuelles et graphiques sans limite qu'elle est privilégiée dans ces génériques de films cultes, qui combinent humour et élégance.


Shane Black - Kiss Kiss Bang Bang (2005)




Steven Spielberg - Catch Me If You Can (2002)




Pete Docter, David Silverman - Monsters Inc. (2001)





Robert Moore - Murder By Death (1976)



1. Séquence "graphique"
Des carrés, des rectangles, des ronds : ces génériques sont de purs jeux formels et graphiques, jouant avec la surface de l'écran comme on découpe des formes géométriques sur une feuille de papier avec un crayon, une règle et un compas. En prime, deux Hitchcock pour le prix d'un, parce qu'il fallait bien commencer par le Maître.

 
Alfred Hitchcock - Vertigo (1958)




Alfred Hitchcock - North By Northwest (1959)




Stanley Donen - Charade (1963)




Norman Jewinson - Thomas Crown Affair (1968)




Jared Hess - Napoleon Dynamite (2004)




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