L`Intermède
Édito # 19
Ceux qui continuaient à danser


L'Intermède n'est pas le dernier-né d'un groupe de presse. Il n'a pas été lancé par un nom célèbre, ou par un groupe de journalistes qui auraient déjà fait leurs preuves dans d'autres médias. Il n'a pas de locaux, pas de régie publicitaire, pas d'actionnaires. Quelques dizaines d'euros ont suffi pour monter le projet et pour, deux ans après, le voir encore tenir debout, plus beau et plus solide encore. L'Intermède n'est pas une entreprise, n'emploie aucun salarié, n'a pas vocation à gagner ou à faire gagner de l'argent : il repose uniquement sur l'adhésion d'un groupe de chercheurs et de journalistes à un projet éditorial qui se veut singulier, et qui tente de produire un journalisme de qualité. Car c'est, humblement, l'ambition qui nous anime et nous pensons, bien entendu, qu'il y a un public pour cela.

Il ne servait à rien de rivaliser avec d'autres titres de presse culturelle qui ont, pour la plupart, les moyens de leurs envies. Lancer un énième magazine culturel avec un volet "brèves" et une série d'articles ne dépassant pas les 4 paragraphes, publiés à raison de 10 à 15 par jour, pour tenter de brasser toute l'actualité du cinéma,  de la littérature et de la musique ne nous semble pas, dans le paysage internet actuel, ce qu'il y a de plus pertinent. Vous-mêmes, en tant que lecteurs et amateurs d'actualité culturelle, ne pouvez que constater la multitude de supports culturels qui existent. C'est pourquoi, tant sur le fond - en ne privilégiant aucun domaine artistique, en suivant l'actualité de la recherche universitaire et en ouvrant grand la fenêtre sur les événements à l'étranger - que sur la forme - des articles au format (très) long, un design (très) épuré -, nous avons voulu nous glisser dans des interstices encore inoccupés. Ceux d'une presse culturelle exigeante mais accessible, sérieuse mais qui sait aussi être légère, et qui n'a d'autre souhait que de proposer une lecture approfondie de multiples objets culturels, qu'ils soient élitaires ou populaires. Pour, ainsi, non pas être concurrents d'autres sites d'actualité culturelle, mais complémentaires.

Force est de constater, alors que vous êtes chaque mois plusieurs milliers à nous lire - et que ce nombre ne fait que croître -, que le pari est, pour l'instant, tenu. Mais, en éternels insatisfaits, nous voulons aller bien sûr toujours plus loin. Depuis un an, outre notre trentaine de journalistes et chercheurs, nous avons recruté des dessinateurs et des graphistes qui colorent aujourd'hui L'Intermède de leur talent - Guillaume Jamet nous en fait une nouvelle démonstration, qui a habillé le site pour quelques jours. Nous avons développé des partenariats avec différents événements et établissements : le Théâtre des Trois Baudets, le Centre National de la Danse, le Collège des Bernardins, la Maison Européenne de la Photographie, le Festival international du clip - Protoclip, des pièces de théâtre, des ballets, des expositions, des colloques et journées d'études... Et nous préparons actuellement d'autres développements pour le site, dont la majorité verra le jour d'ici la fin de l'année 2011. Bref, nous ne ralentissons pas la marche.

Mieux : d'ici-là, nous voulons continuer à danser, comme nous vous y avions invités l'année dernière en publiant 31 jours d'affilée des scènes de comédie musicale. Cette fois-ci, nous avons privilégié les scènes où c'est la danse qui l'emporte, sur le chant et sur le reste : chaque jour jusqu'au 15 août, des solos, duos, trios, et plus encore.

Anniversaire, heure du bilan. L'Intermède a deux ans.
 
Claire Cornillon & Bartholomé Girard
Directeurs de la rédaction
Le 15/07/11


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