
guident la construction de cette symphonie, qui est celle par laquelle il est le plus loisible à chacun de rentrer chez Mahler. Pour y habiter un peu, il ne suffit plus que d'en suivre les mouvements.
Car Mahler rêve secrètement de diriger les oeuvres du maître. Mais pas n'importe où : "Mon but final est et demeure Vienne. Je ne me sentirai jamais chez moi nulle part ailleurs." Déterminé, conscient de sa valeur, il est capable de faire preuve d'une exigence froide qui fait dire à l’un de ses confrères qu' "il est exclu de jouer naïvement sa musique". Près de vingt années durant, depuis son premier poste de chef d'orchestre au Théâtre de Bad Hall en 1880 jusqu'à la consécration à la tête de l'Opéra de Vienne en 1897, Mahler peaufine son art et consacre ses étés à la composition, ruminant ses premières symphonies. Dont il reste quelques manuscrits, scriptes pleins d'énigmes rongés par les corrections au crayon à papier ou au pastel épais, tantôt bleu tantôt rouge. 
désir de composer lorsqu'il le lui demande, jaloux de reconnaissance. Le paradis de Mahler a un prix. La jeune femme connaît les partitions de cet homme de l'intérieur et le conseille. Elle lui donne tout, y compris deux filles qu'ils chérissent. Bien qu'elle en aima un autre lorsque Mahler est emporté par une infection générale en mai 1911, elle confie dans un extrait diffusé du documentaire de Joseph Albrecht avoir connu une profonde solitude lorsque celui qui lui était "à la fois étranger et si proche" s'éteint.
Gustav Mahler, jusqu'au 29 mai 2011