
Ministre de l'immigration, motivée par l'amour charnel et sensuel qu'elle éprouve pour leur chef. Pendant un peu plus d'une heure, l'acteur, seul humain sur scène, se livre avec fougue, frénésie et allégresse à une sorte de gigantesque monologue entrecoupé de scènes dialoguées révélant la vie de Lerry comme "un roman plein d'hallucinations, d'amours, et de mystères".
homme-clown." Plus que l'aspect clownesque, c'est la dimension burlesque qu'il faut retenir ici. Ce choix de mise en scène apporte certes une part de dérision, mais donne étrangement plus de force et de dynamisme à une interprétation à la fois rythmée, drôle et touchante, qui va mettre les hommes face à leurs propres contradictions et à leur absurdité.
nous assistons à travers la presse, des gens qui tentent de faire face à la grande machine sociale et politique destinée à anéantir tout esprit de solidarité qui pourrait s’éveiller dans la société". De fait, le théâtre d’Arrabal est frondeur, contestataire et anti-conformiste. Le dramaturge explore une poétique et un humour audacieux qui participe à une entreprise de destruction et de refondation, en dépeignant de manière caricaturale les excès de la société.
Arrabal est en réalité un grand poète qui ne se soucie pas du beau "conventionnel", mais qui dissémine dans sa "confusion" artistique une grande dose de poésie et d'humanité, comme un écho aux propos de Charles Baudelaire qui écrivait, dans ses Curiosités Esthétiques en 1868, que "le beau est toujours bizarre."


