
attachent. Le mot "sapin" par exemple évoquera l’hiver et son cortège de froid, de neige, de cadeaux... Les fameuses "fleurs de cerisiers" seront, elles, associées au printemps et au pique-nique sur l’herbe. Des dictionnaires entiers, les saijiki, rassemblent même ces mots classés en fonction de la saison à laquelle ils sont attachés, à l’usage des potentiels auteurs de haïkus. Les kigo appellent en outre dans la mémoire du lecteur averti tous les poèmes antérieurs, parfois fameux, où ils sont apparus, créant un jeu d’intertextualité à travers lequel la présence de ce qui est imprimé se prolonge en pointillés.
Dans ce silence éclatant, on trouve le plus intense et le plus indicible. Au bord des lèvres, des douleurs qui ne s’épanchent pas viennent épouser l’espace entre les mots. La mort, l’absence. Des choses toutes simples, universelles, à partager silencieusement.


