L`Intermède
dito #21 : Celui qui grimpait

VOUS LE VOYEZ PAR VOUS-MÊMES : la première résolution de L'Intermède pour la nouvelle année est de se refaire une beauté. Grâce au Studio BIM, notre site a été une nouvelle fois décapé. Depuis sa création à l'été 2009, nous lui avons offert quelques liftings en surface : une injection de couleurs par ici, un coup de scalpel par là. Mais jamais L'Intermède n'était passé sur le billard de la sorte, trituré, élargi, réorganisé, redessiné. Nous en avons profité pour achever la création d'une nouvelle rubrique qui avait fait ses premiers balbutiements en décembre : Les Choix de la rédaction. Et nous voilà, parés pour la fin du monde en 2012.

CETTE NOUVELLE VERSION DE L'INTERMÈDE, nous en sommes rudement fiers, d'abord parce que nous pensons avoir trouvé le point d'équilibre entre élégance et facilité d'utilisation. Nous espérons désormais que nos articles et notre graphisme épuré traduisent avec justesse qui nous sommes, que vous savez pourquoi vous êtes en train de lire ces lignes. Et en novembre, en passant le cap des 10 000 lecteurs par mois (pour atteindre, quelques semaines après, celui de 11 000 et continuer à augmenter depuis), nous avons eu la confirmation que notre projet éditorial, à mi-chemin entre l'actualité culturelle et universitaire, avait trouvé son lectorat.

IL FAUT RAPPELER dans quelle jungle nous évoluons : chaque jour, nous sommes témoins des turpitudes de la presse et de l'information sur internet. Quand nous apprenons que Rue89 a dû être racheté par Claude Perdriel, fondateur du Nouvel Obs, et ainsi perdre de son autonomie - mais pas de son indépendance, nous assure-t-on, et de fait nous l'espérons -, nous y voyons la confirmation que trouver un équilibre financier via un site d'actualité sur internet relève de la gageure. À moins de recourir à un système payant - mais alors, il faut de grands noms et des financiers pour espérer un jour en vivre - ou de fabriquer de l'information à faible coût. Entendez : de faible qualité.

CES DEUX DIRECTIONS, L'Intermède n'entend n'en choisir aucune : ni être payant, ni fabriquer de l'information à faible coût. Quant à la possibilité d'avoir de la publicité sur nos pages, elle relève du fantasme - si tant est que quiconque fantasme là-dessus - tant notre ligne éditoriale serait coûteuse. Le modèle sur lequel repose L'Intermède, qui est le strict bénévolat de nos journalistes et leur adhésion à un projet éditorial commun, et que nous avons progressivement apprivoisé au point de ne pas vouloir fonctionner autrement, fait que nous ne pourrons jamais être compétitifs ni rentables mais qu'à défaut, nous pouvons conserver toute notre indépendance. Que nous pouvons parler de ce que bon nous semble, aller où nous voulons, prendre le temps ou pas.

NOUS SOMMES NOTRE PROPRE MAÎTRE À BORD et nous aimons beaucoup cette liberté. Nous la payons avec du temps pris sur notre vie privée. Mais quand nous voyons l'absence de considération que les responsables politiques semblent porter à la culture au point de faire passer la TVA sur les produits culturels de 5,5% à 7% alors que nous ne savons que trop bien à quel point le savoir est la clé pour ouvrir l'horizon de ceux qui y ont accès, nous sommes heureux de rappeler, à notre échelle, combien la culture peut être vivante et ébouriffante, à quel point elle est vitale, nécessaire à la société, et permet de prendre de la hauteur de vue. Parce que nous en sommes persuadés : du haut de la montagne, la fin du monde sera beaucoup plus belle. Allez, continuons de grimper.

 
Bartholomé Girard
Directeur de la rédaction
Janvier 2012

 



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